* Veuillez prendre note que cet article traite de diversité de genre et d’orientation sexuelle et utilise du vocabulaire en lien avec la sexualité. Si vous vous posez des questions sur votre propre cheminement, n’hésitez pas à communiquer avec nous ou à consulter une ressource disponible *

L’adolescence est une période de transformation et d’expériences. C’est le moment où l’on explore sa sexualité et où l’on se découvre; mais cette exploration peut aussi mener à des questionnements identitaires sérieux. 

C’est le cas de Sage, un·e adolescent·e québécois·e. De la découverte de son orientation sexuelle à son questionnement identitaire: découvrez le récit ordinaire d’une personne unique.

Petit lexique des spectres de la diversité sexuelle et de genre

Avant de poursuivre votre lecture, il est important de bien saisir le vocabulaire associé à la diversité de la communauté 2ELGBTQI+. Pour appréhender toute la richesse de cette communauté, il est essentiel de se familiariser avec les termes et concepts utilisés pour décrire les identités de genre et les orientations sexuelles. Chaque mot a une signification spécifique qui contribue à une meilleure compréhension et inclusion. Vous pouvez vous référer au lexique situé à la fin de cet article à n’importe quel moment pendant votre lecture pour clarifier les termes et approfondir votre connaissance des spectres de la diversité sexuelle et de genre.

De plus, nous tenons à spécifier que toutes les démarches d’affirmation n’ont pas à suivre de fonctionnement préétabli. Chaque cheminement est unique et peut inclure ou non un coming-out dans divers milieux de vie (ex.: travail, école, famille, cercle d’ami-es), tout dépendant du degré de sécurité ressenti par la personne concernée.

La découverte de la sexualité et les premières expériences sexuelles

La découverte de sa sexualité est un voyage unique et souvent complexe. Pour Sage, ce voyage a commencé dès son enfance. «J’ai commencé à avoir un éveil plus bisexuel quand j’avais 9 ans», partage-t-elle. «Il y avait une fille à mon primaire. C’est sûr que j’étais en amour avec elle. Je la trouvais tellement belle. Elle s’était fait laisser par son copain parce qu’elle avait coupé ses cheveux. Je voulais être sa meilleure amie, lui tenir la main, je lui disais que je la trouvais belle.» Cet éveil précoce s’est transformé en une prise de conscience plus affirmée à l’adolescence. «À 15 ans j’ai plus pris conscience que c’était quelque chose de très réel.»

Et qui dit adolescence dit aussi premières fois. «Avec mes amies au secondaire, on avait des expériences entre nous. Pour elles c’était juste le fun de s’embrasser, elles trouvaient ça drôle, cool, c’était un jeu… pour moi j’aimais vraiment ça. J’aimais embrasser des filles, pas juste comme une expérience. Je voulais recommencer dans les partys.» «Même à la télé, j’avais souvent des “crush” sur des chanteuses ou des actrices, je les trouvais tellement belles!».

Et Sage a commencé à se poser des questions. Beaucoup de questions. «J’ai eu une première relation sexuelle avec une femme à 14 ans, mais dans ma tête j’étais encore vierge parce qu’il n’y avait pas “eu de pénis”. Je viens d’un milieu très religieux, alors c’est sûr je me posais plein de questions. J’avais beaucoup de honte aussi parce que dans ma tête, je pensais que ça ne plaisait pas à Dieu».

«Puis, ça c’est su à l’école. Quand tu es bisexuel·le souvent les gens pensent que tu es une “cochonne” parce que tu “couches avec tout le monde”. J’ai été harcelé·e et sexualisé·e par les autres adolescent·e·s à mon école. Mais je n’en parlais pas vraiment».

Un premier coming-out, et d’autres questionnements

Faire son coming-out est souvent un moment charnière dans la vie de nombreuses personnes de la communauté 2ELGBTQI+. «Honnêtement, je n’ai pas eu besoin d’annoncer mon orientation sexuelle à mes ami·e·s. Tout le monde le savait déjà!» rit-il. » Mais j’ai quand même été la première à être considéré·e comme ‘non-hétéro’ dans ma gang, et ça a permis même aux autres de me poser des questions.»

«Avec ma famille aussi, ça c’est surprenamment bien passé. J’ai juste dit à mes frères et sœurs que j’avais une copine et qu’ils allaient la rencontrer éventuellement». «J’ai une de mes sœurs qui m’a dit que ça n’entrait pas dans ses valeurs, mais qu’elle m’aimerait toujours quand même».

«Mon père aussi ça a été un peu plus difficile. On parlait de féminisme, du fait qu’il fallait faire attention à comment on s’habillait parce que les hommes dans la rue nous regardent… et j’ai juste dit que moi aussi je trouve ça attirant des femmes et que je ne siffle pas nécessairement après dans la rue et ça a été ça mon coming out. Finalement il a dit qu’il était de mon avis et que si je respectais les femmes et que je ne les sifflais pas dans la rue, les hommes devraient être capables d’en faire autant». Rires.

«Ma mère aussi l’a bien pris, c’est même elle qui m’a rappelé mon “crush” de quand j’étais petit·e. Pour une autre de mes sœurs, ça a été bien parce qu’on a pu en parler plus et que quand elle a fait son coming out par la suite on a pu plus s’en parler et elle a pu me poser des questions et réaliser certaines choses et par la suite faire son coming out».

«Le plus difficile a été de comprendre et de faire comprendre que ce n’est pas parce que je suis jeune que c’est une passe. Ce n’est pas juste une ‘expérience’ pour le thrill de frencher des filles ou pour la découverte de qui je suis. Ce n’est pas juste une passe. Aujourd’hui, je le sais, je suis pansexuel·le. Mais à ce moment-là, j’avais une espèce de dédain à propos de moi. Je pensais que je n’allais jamais pouvoir l’accepter à cause de cela, que je ne pourrais jamais m’accepter moi».

«Finalement, je me suis dit que s’il y avait un Dieu, il ne voudrait pas que je me sente aussi mal en tant que personne. Il est venu d’autres questionnements en lien avec la religion qui sont apparus.. et au final, il a fallu que je déconstruise certains enseignements qu’on m’avait appris plus jeune afin d’être heureux·se».

La pression sociale et les attentes ont également joué un rôle dans son parcours. «Pour ce qui est de mon orientation, c’est comme si pour la communauté LGBT, j’avais l’impression d’être un·e imposteur·e quand j’avais des copains. Je n’étais pas assez queer, légitime d’aimer un garçon. Alors que par rapport au reste de la société, quand j’avais une copine, c’était une passe. C’est dur d’être validé·e. Si tu es bisexuel·le ou pansexuel·le, tu dois aimer des femmes par rapport à la communauté tandis que pour le reste de la société, quand j’aime une femme, c’est une phase, une passe. Ce n’est vraiment pas évident de se sentir validé·e».

Une identité sexuelle qui évolue

Puis, la pandémie est arrivée. «À ce moment-là, j’avais une partenaire qui me parlait beaucoup de sa condition non-binaire et me parlait comment elle se sentait. J’ai commencé à questionner les gens de mon entourage de pourquoi ils/elles se sentaient homme ou femme. Et je me suis rendu compte que je n’avais pas la même vision du tout qu’eux/elles. En fait, je me considérais femme parce que j’avais une vulve et que la société me disait que j’étais une femme. Mais au fond ce n’était pas ce que je ressentais réellement. À ce moment-là, je me considérais comme non-binaire».

Il a d’abord fallu que Sage passe par une phase d’acceptation de lui-même. «Puisque c’était pendant la pandémie, je me sentais beaucoup seul·e là-dedans. J’étais avec mes parents, j’avais beaucoup de difficulté à communiquer et je ne me sentais pas assez outillé·e pour comprendre ce que j’étais. J’étais déjà conscient·e de qui j’étais, mais j’avais besoin de trouver des gens comme moi pour me sentir plus à l’aise. Je lisais beaucoup d’articles, mais j’avais besoin de trouver des gens. J’étais beaucoup tout·e seul·e sans pouvoir en parler».

«Ce n’est pas nouveau, autant pour l’orientation que pour l’identité de genre. C’est sûr que dans les dernières décennies on a beaucoup été forcé de se cacher, parce que ça été beaucoup diabolisé. Et pour une des premières fois maintenant, on peut vivre sans se cacher et parler ouvertement. Ce n’est pas parce que c’est une mode, c’est plutôt que pour une rare fois depuis de nombreuses décennies, on peut sortir et ne plus se cacher».

«Je pense que c’est ce qui a été le plus difficile. De déconstruire cette idée patriarcale d’un homme et d’une femme, du mariage, des enfants, de la famille.. l’amour c’est pas nécessairement ce qui est dans les livres, ce qu’on nous apprend quand on est petit·e.. on a le droit de penser et de vivre l’amour autrement et c’est ça qui est beau».

La liberté de se sentir soi-même… à travers les pronoms

Le deuxième coming-out de Sage, cette fois concernant son identité de genre, n’a pas été aussi simple. «Est-ce qu’il faut que je change mon prénom pour que les gens comprennent que je ne me sens pas nécessairement femme? Quel pronom je dois utiliser? Plusieurs personnes trouvent que c’est égoïste de demander aux gens de changer de pronom. Au début, je pensais que puisque j’étais non-binaire, je devais absolument utiliser le pronom «iel», alors que je ne me sentais pas à l’aise. Maintenant j’utilise l’alternance de pronom «il» et «elle». 

«Quand j’en ai parlé à mes ami·e·s, ça a été un peu plus difficile pour eux. Pas de l’accepter, mais de le comprendre. Mais quand je leur ai demandé de changer mes pronoms, ils m’ont tout de suite accepté·e et m’ont épaulé·e». À une exception près. «Par contre j’ai perdu un·e ami·e très proche à travers ce processus. Sa réponse a été “Je ne vais jamais comprendre et je ne pense pas que c’est vrai, mais je peux essayer de faire un effort” Elle m’a dit que j’étais égoïste et que je devais penser aux autres… alors que pour moi c’est une question de respect. Alors j’ai choisi de me respecter d’abord et avant tout».

«Souvent les gens ont peur de notre réaction, alors qu’on sait très bien que ça demande une adaptation. Aussi des fois on se sent mal de demander, d’en parler. Si tu te sens gêné·e de demander un pronom, tu peux utiliser des termes neutres à la place, c’est une bonne alternative! Il y a plein d’alternatives pour faire en sorte que les gens se sentent bien (ex.: tu es vraiment belle aujourd’hui vs Tu es vraiment joli aujourd’hui). Les gens ne comprennent pas toujours…».

«Aujourd’hui, j’ai compris que l’identité était quelque chose de fluide. Ce n’est pas parce que j’ai fait un coming out comme bisexuel·le et que maintenant je me considère comme pansexuel·le. On est pas fixé dans le temps, on est des humains, on évolue et le fait de le comprendre c’est important parce que c’est juste normal de changer et de grandir. Mais pour l’instant je suis bien en étant une personne non-binaire et pansexuelle et entouré·e de gens qui m’écoutent et me comprennent et essaient de me comprendre pour ceux qui ne connaissent pas cela».

Une situation en pleine évolution

«Je pense que ce qui peut être dur pour beaucoup de jeunes, c’est que souvent tu as ton cercle d’ami·e·s qui est déjà fait et de demander de changer les habitudes à propos de tes pronoms, ça peut être difficile. Et ce n’est pas tous les milieux de travail où tu peux être toi-même. Même chose à l’école. Ce n’est pas partout que tu as la possibilité de communiquer ton identité. Ce n’est pas partout que c’est accepté, et même toléré».

» Je me considère vraiment chanceux·se de vivre ici et de vivre librement. Mais il faut être conscient que même ici au Québec, les manifestations de violence sur la rue les plus violentes sont envers les personnes de la communauté et les Asiatiques. C’est difficile de marcher dans la rue le soir avec sa copine. On se fait traiter de gouines, on se fait demander si on veut un pénis… il y a encore beaucoup d’améliorations à faire, ce n’est pas toujours sécuritaire de se promener dans les rues quand tu fais partie de la communauté».

«Personnellement, ça m’aurait aidé d’avoir des modèles à qui me référer. Souvent la seule visibilité qu’on a est négative – On dit que la communauté exagère, qu’on en demande trop, qu’on est trop si, trop ça… c’est de la mauvaise visibilité. On ne se fait pas écouté·e ou voir pour ce qu’on est vraiment».

«Presque chaque fois qu’on parle de personne trans ou non-binaire, c’est souvent relié à des événements négatifs (ex.: une personne trans s’est fait attaquer, manifestations, etc.) et c’est dommage. On pourrait juste parler de n’importe quoi de positif en lien avec des gens différents (propriétaire de compagnie, accomplissements… ). Ça donnerait aux jeunes des modèles auxquels se raccrocher et les emmènerait à ne plus vouloir se cacher».

Un message d’ouverture

Sage partage un message d’ouverture et d’espoir pour la société et pour les jeunes de la communauté 2ELGBTQI+. Lorsqu’on lui demande comment la société peut mieux soutenir les jeunes de cette communauté, il répond avec une clarté et une simplicité désarmantes : «Écouter et se renseigner d’abord. Ce n’est pas parce que tu es une personne hétérosexuelle que tu ne peux pas aider la cause et la première chose à faire est de se renseigner. De comprendre les termes, de comprendre les différences».

«Parce que plus on comprend, plus on respecte. On entend parfois qu’il y a beaucoup de termes, mais ce sont des termes importants parce qu’ils réfèrent à des gens qui souffrent depuis plusieurs années parce qu’ils ne rentrent pas dans le cadre de la société hétéronormative. Les préjugés sont souvent faciles à défaire quand on prend le temps de se renseigner et de comprendre le pourquoi derrière les choses.»

Pour les jeunes de la communauté 2ELGBTQI+, Sage offre des mots de courage et de persévérance. «Continuez à être vous-même, à ne pas avoir peur. Même si des fois on vit des situations difficiles parce qu’on est différent·e·s, ça vaut la peine de rester qui on est. N’ayez pas peur de demander qu’on vous respecte, qu’on vous écoute en tant que personne. C’est en continuant de faire des coming-out qu’éventuellement on ne sera plus obligé d’en faire, parce que ce sera juste rendu normal.»

Ces messages résonnent comme des appels à l’action pour chacun de nous. En prenant le temps d’écouter, de comprendre et de respecter les différences, nous pouvons créer un monde plus inclusif et bienveillant pour tous.

Si vous avez besoin de support 

Si vous, votre adolescent ou un jeune de votre entourage ressentez le besoin de soutien, sachez que Familio dispose d’experts en santé mentale et en services sociaux spécialisés dans les questions d’identité de genre qui sont prêts à vous aider. Nos professionnels qualifiés sont disponibles pour fournir un soutien adapté aux parents et aux jeunes qui traversent cette période d’exploration de l’identité de genre. Que vous ayez des questions, des inquiétudes ou que vous cherchiez simplement des conseils pratiques, notre équipe est là pour vous offrir un espace sûr et bienveillant.

Nous comprenons les défis auxquels vous pourriez être confronté·e·s et nous sommes déterminés à vous accompagner tout au long de ce parcours, en vous offrant des ressources spécialisées et un soutien personnalisé. N’hésitez pas à nous contacter afin d’avoir plus d’informations sur la façon dont nos experts peuvent vous aider dans cette démarche essentielle pour le bien-être de votre adolescent·e et de votre famille.

Quelques ressources pour les adolescents et jeunes adultes

Aide aux Trans du Québec
https://atq1980.org/

Alter Heros
https://alterheros.com/

En mode ado
https://enmodeado.ca/

Gris Québec
https://grisquebec.org/

Interligne
https://interligne.co/

Jeunesse J’écoute
https://jeunessejecoute.ca/information/jeunes-2slgbtq-et-allies-cest-votre-espace/

Le JAG: Organisme LGBT+ pour jeunes et adultes
https://lejag.org/

PFlag Canada (ENG)
https://pflagcanada.ca/

Youth Line (ENG)
https://www.youthline.ca/

Quelques ressources destinées aux parents

A comme Allié
https://acommealliees.ca/

Famille LGBT
https://familleslgbt.org/

Gris Québec
https://grisquebec.org/

Interligne
https://interligne.co/

Le JAG: Organisme LGBT+ pour jeunes et adultes
https://lejag.org/

PFlag Canada (ENG)
https://pflagcanada.ca/

Petit lexique des spectres de la diversité sexuelle et d’identités de genre

2ELGBTQI+

Acronyme désignant les personnes Deux Esprits (Two-Spirit), lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queer, intersexuées ou qui utilisent d’autres termes relatifs à la diversité sexuelle ou de genre.

Agenre

Identité de genre des personnes qui ne s’identifient à aucun genre en particulier.

Ambisexualité

L’ambisexualité est une orientation sexuelle. Elle désigne l’attirance romantique ou sexuelle envers les deux sexes ou genres, souvent de manière égale ou similaire. Cela diffère de l’identité de genre, qui concerne la perception et l’expérience personnelle de son propre genre.

Aromantique

L’aromantisme se caractérise par l’absence d’attirance romantique. Les personnes aromantiques ne ressentent pas de sentiments amoureux, indépendamment de leur genre ou de leur orientation sexuelle.

Asexuel

L’asexualité désigne l’orientation sexuelle d’une personne (asexuelle) qui ne ressent pas ou très peu d’attirance sexuelle pour autrui, peu importe son identité de genre.

Bicurieux/Bicurieuse

La bicuriosité désigne une personne avec une orientation sexuelle définie, généralement hétérosexuelle ou homosexuelle, qui manifeste une curiosité sexuelle pour des individus auxquels elle n’est pas habituellement attirée. Contrairement à la bisexualité, les personnes bicurieuses choisissent de ne pas s’identifier comme bisexuelles.

Bisexuel

Personne qui est attirée par deux genres ou plus sans préférence particulière.

Bispirituel

Le terme bispirituel (two-spirit en anglais) est la traduction du terme anishinaabemowin «niizh manidoowag», qui désigne les personnes s’identifiant comme possédant simultanément un esprit masculin et un esprit féminin.

Cisgenre

Terme qui désigne les personnes dont le genre correspond au sexe assigné à la naissance.

Demiromantique, Demisexuel.le

Orientation sexuelle faisant partie du spectre de l’asexualité. Terme désignant des personnes dont le désir sexuel émerge progressivement au sein d’une relation émotionnelle intime et significative. Les personnes demisexuelles ne ressentent d’attirance sexuelle envers quelqu’un qu’après avoir développé un lien émotionnel fort avec cette personne. 

Dysphorie de genre

Tel que définit dans le Manuel Merck: Inconfort ou détresse liés à une incongruence entre l’identité de genre d’un individu et le sexe attribué à la naissance, généralement ressentie chez les jeunes.

Expression de genre

L’expression de genre fait référence à la manière concrète dont une personne exprime extérieurement son identité de genre, indépendamment de son sexe biologique assigné à la naissance. Cela peut se traduire par divers éléments tels que ses vêtements, sa coiffure, son maquillage, son langage corporel et sa voix et comprend également le choix d’un nom et de pronoms pour se désigner.

Fluide (dans le genre)

La fluidité de genre fait référence à l’expérience d’une personne dont le sentiment d’identité de genre varie ou évolue avec le temps. Cela signifie que cette personne peut ressentir son genre comme fluctuant, plutôt que de se sentir ancrée dans une identité de genre fixe.

Hétérosexualité

L’hétérosexualité désigne l’orientation sexuelle de personnes qui sont principalement ou exclusivement attirées par une personne du genre opposé, que ce soit émotionnellement, romantiquement et/ou sexuellement.

Hétéronormativité

Perception dominante selon laquelle l’hétérosexualité serait la seule orientation sexuelle «normale» et «naturelle». Cette norme sociale implicite contribue à l’invisibilisation des personnes homosexuelles et de leur réalité, que ce soit de manière consciente ou non.

Homosexualité

L’homosexualité désigne l’orientation sexuelle de personnes qui sont principalement ou exclusivement attirées par une personne du même sexe, que ce soit émotionnellement, romantiquement et/ou sexuellement. Cela inclut les femmes attirées par d’autres femmes, ainsi que les hommes attirés par d’autres hommes. L’homosexualité fait partie de la diversité des orientations sexuelles et des identités de genre.

Identité de genre

L’identité de genre est la perception personnelle et intime qu’une personne a de son propre genre, qu’elle se sente homme, femme ou autre, quelle que soit son orientation sexuelle.

Identité sexuelle

Le terme « identité sexuelle » était autrefois utilisé en Français pour désigner l’identité de genre et n’est plus vraiment utilisé. Aujourd’hui, l’identité sexuelle  fait référence principalement à l’aspect identitaire de l’orientation sexuelle.

Iel

Le pronom « iel » est un pronom neutre en français utilisé pour désigner une personne sans spécifier son genre, qu’elle soit homme, femme ou autre. Il est employé par des personnes non-binaires ou par celles qui préfèrent ne pas indiquer leur genre.

Intersexe

Le terme « intersexe » désigne une personne née avec des caractéristiques sexuelles physiques (chromosomes, gonades, hormones, organes génitaux) qui ne correspondent pas strictement aux définitions typiques de masculin ou de féminin. Les personnes intersexes peuvent présenter une combinaison de ces caractéristiques, rendant leur classification biologique plus complexe.

Mégenrer

Mégenrer consiste à utiliser un pronom ou un genre incorrect en s’adressant à une personne ou en parlant d’elle. Au Canada, utiliser un pronom ou un genre incorrect peut être considéré comme une forme de discrimination ou une violation des droits, car cela nie et manque de respect envers l’identité de genre d’une personne, compromettant ainsi sa dignité et son bien-être.

Non-binarité

La non-binarité est une identité de genre qui ne se limite pas aux deux sexes traditionnels, masculin et féminin. Une personne non-binaire ne se reconnaît pas exclusivement comme homme ou femme et peut s’identifier en dehors ou entre ces catégories de genre.

Orientation sexuelle

L’orientation sexuelle est définie par l’attirance durable qu’une personne ressent envers des partenaires romantiques ou sexuels potentiels.

Pansexuel

Le terme «pansexuel» désigne une personne qui éprouve une attirance romantique ou sexuelle pour d’autres personnes, indépendamment de leur genre ou de leur sexe. Les personnes pansexuelles peuvent être attirées par des individus de tous genres, y compris les hommes, les femmes et les personnes non-binaires.

Pangenre

Une personne pangenre s’identifie à tous les genres simultanément ou à différents moments. Ces individus peuvent ressentir une connexion avec une multitude de genres, allant au-delà des catégories traditionnelles de masculin et féminin, incluant souvent des genres non-binaires.

Polyamoureux.se

Le terme «polyamoureux.se» désigne une personne qui est ouverte à avoir des relations amoureuses avec plusieurs partenaires en même temps, avec le consentement et la connaissance de toutes les personnes impliquées.

Queer

Le terme «queer», originaire de l’anglais, avait initialement une connotation négative , signifiant «étrange», «atypique», «inadapté». Historiquement, il était utilisé pour désigner les membres des minorités sexuelles et de genres, ceux dont l’orientation sexuelle ou l’identité de genre différait de l’hétérosexualité ou de la cisidentité.

Aujourd’hui, la communauté 2ELGBTQI+ s’est réapproprié le terme «queer» pour décrire des personnes dont l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ne correspond pas aux normes hétérosexuelles ou cisgenres. Il englobe une large variété d’identités et de comportements sexuels et de genres, offrant une alternative aux catégories traditionnelles. Cependant, il est important de noter que le terme «queer» ne doit être utilisé que par les membres de la communauté LGBTQ+ et ne peut pas être approprié par des personnes cisgenres et hétérosexuelles. Rappelons que l’utilisation respectueuse du langage est essentielle afin d’honorer les expériences et les identités des personnes concernées.

Transgenre

Les personnes transgenres, ou trans, sont des individus dont l’expression de genre et/ou l’identité de genre diffère des attentes traditionnelles basées sur le sexe assigné à la naissance. Une personne dont l’identité de genre n’est pas conforme aux attentes «traditionnelles» peut faire face à ces défis même avant l’âge adulte. Celle-ci peut souhaiter ou non entreprendre une transition médicale pour aligner son sexe physique avec son identité de genre.

Transition

La transition est le processus par lequel les personnes transgenres alignent leur expression de genre et/ou leur identité de genre avec leur véritable identité. Ce processus peut inclure des changements sociaux, tels que l’adoption d’un nouveau prénom et de nouveaux pronoms, des modifications physiques par des traitements hormonaux ou chirurgicaux, ainsi que des ajustements légaux, comme la modification des documents d’identité.

Sources

American Psychiatric Association. (2013). Diagnostic and statistical manual of mental disorders (5e éd.). https://doi.org/10.1176/appi.books.9780890425596

Gouvernement du Québec. (2020). Lexique de la diversité sexuelle et de genre. https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/org/SCF/Violences/LEX-lexique-diversite-sexuelle-genre-FR-SCF.pdf

Statistique Canada. (2021, 15 juin). Estimations de la population. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/210615/dq210615a-fra.htm

Jeunesse, J’écoute. (n.d.). 2SLGBTQ+ : Qu’est-ce que cela signifie ? https://jeunessejecoute.ca/information/2slgbtq-quest-ce-que-cela-signifie/